Dans cet article, découvrez les réponses aux questions que vous vous êtes toujours (ou jamais) posées sur les clowns !
Qui fut le premier clown ?
Commençons cette foire aux questions sur les clowns avec un sujet moins simple qu’il n’y paraît.
« Pour moi, le premier clown, c’est le premier homme des cavernes qui a trébuché et qui a fait rire les autres et qui a recommencé le lendemain ! »
s’est amusé à répondre l’auteur Pascal Jacob, spécialiste des arts du cirque, dans un épisode de l’émission Les P’tits bateaux [source]. Sans aller jusqu’à remonter aux Hommes préhistoriques, on peut considérer que les origines du clown sont très lointaines, même si le terme en lui-même n’est apparu qu’à la fin du XVIe siècle.
Peut-on considérer le bouffon du Bon Roi René (1409-1480) comme le premier clown ? À moins de s’intéresser uniquement au premier clown de théâtre (l’anglais Richard Tarlton) ou de retenir le premier clown de cirque : le français Jean-Baptiste Dubois. Pour en savoir davantage sur le sujet, rendez-vous sur l’article du blog dédié à l’histoire du clown.
Pourquoi les clowns ont de grandes chaussures ?
Parce qu’ils ont de grands pieds, pardi ! Bon, d’accord, il y a peut-être une autre explication ! Les clowns utilisent très souvent des vêtements et/ou des accessoires surdimensionnés pour créer un effet visuel absurde. Les grandes chaussures amplifient leurs mouvements maladroits et leur donnent une allure décalée, propice au rire. Difficile de savoir quel fut le premier clown à porter des chaussures démesurément grandes, mais c’est depuis longtemps un accessoire typique du clown rouge (l’Auguste).
À la différence des chaussures de bouffon (ou du célèbre écuyer Jacquouille la Fripouille !) qui se terminent en pointe, les chaussures de l’Auguste sont à bout rond. Cette extrémité épaisse et tout en rondeur ne renforcerait-elle pas la bonhomie du clown ?
Aux dimensions et à la forme atypiques des chaussures de clown, s’ajoute souvent l’originalité des couleurs (jaune, rouge et autres teintes vives) et des motifs (quadrillages, pois, étoiles…).
Pourquoi les clowns ont un nez rouge ?
Le nez rouge, c’est un des signes distinctifs de l’Auguste, mais aussi du clown Tramp (typiquement américain, on l’appelle aussi clown clochard). Parmi les clowns à nez rouge célèbres, on peut citer notamment le russe Oleg Popov.

Mais alors, pourquoi ce nez rouge ? Serait-ce le signe d’un léger ou gros penchant pour la bouteille ? Ou la manifestation d’un rhume ? Est-il censé inspirer la pitié ou déclencher l’hilarité ? Ou peut-être les deux ? À moins que cet attirail permette simplement au clown de faire son intéressant… Guignolo vous dit tout dans un article de blog dédié à ce sujet.
Voir : Pourquoi les clowns ont un nez rouge ?
Pourquoi les clowns font peur ?
Vous avez peur des clowns, vous ? Quelle drôle d’idée ! À vrai dire, il s’agit pour certains d’une véritable phobie, qui porte le nom de coulrophobie.
Les clowns arborent souvent des maquillages exagérés et des costumes déformants, ce qui masque leurs traits réels. La distorsion du visage humain peut créer un sentiment d’étrangeté, voire d’inconfort, car elle rend difficile la lecture des intentions ou des émotions — un mécanisme essentiel à la confiance entre les personnes. Cette ambiguïté peut faire penser à l’effet de la « vallée dérangeante » ou « vallée de l’étrange » (uncanny valley), lorsque quelque chose qui ressemble presque à un humain, sans l’être tout à fait, provoque une réaction de rejet ou de peur. C’est la théorie posée par le roboticien japonais Masahiro Mori en 1970. « Les traits de ces robots humanoïdes font automatiquement penser aux anomalies physiques d’un cadavre humain ou d’une personne malade, mentalement dérangée ou d’une espèce humaine différente, que la conscience humaine primitive assimile comme un danger potentiel, ce qui provoque donc une répulsion instinctive »
, peut-on lire sur l’article Wikipédia dédié à ce concept de psychologie [source].
Pour ne rien arranger, depuis les années 1980, la culture populaire a présenté le clown sous un nouveau jour, ou plutôt sous une face très obscure… Les clowns ont été associés à des figures effrayantes dans de nombreux romans et films d’horreur (comme Ça de Stephen King), les (comme le « clown tueur »), et même des faits divers réels (des individus déguisés en clowns commettant des actes malveillants). Ces représentations ont renforcé l’idée que le clown peut cacher une nature maléfique derrière son large sourire.
Le rire exagéré de certains clowns, combiné à des comportements imprévisibles, peut être perçu comme menaçant. Le clown brise les codes sociaux normaux : il rit quand on ne s’y attend pas, fait des blagues qui dérangent, ou adopte une attitude trop familière. Un grand sourire fixe ou des gestes amplifiés peuvent évoquer la folie et être perçus comme une menace, surtout si le contexte n’est pas clairement comique. Cette transgression des normes peut générer de l’anxiété, y compris chez les enfants, qui ont du mal à distinguer la fiction de la réalité. D’où l’importance de confier une animation d’anniversaire à un clown professionnel, dont le jeu d’acteur, le maquillage et les sketchs sont parfaitement adaptés aux tout petits. Présenter dès le plus jeune âge des figures de clowns rassurantes, attachantes et amusantes, c’est sûrement le meilleur moyen d’éviter à ses enfants de développer une phobie du clown !
Peut-on apprendre à être un clown ?
Comme souvent avec les métiers artistiques, on peut se demander ce qui prévaut entre le travail (l’acquis) et le talent naturel (l’inné). Peut-être s’agit-il d’un savent mélange des deux. En tout cas, bien que certaines personnes aient un tempérament naturellement comique ou une aisance scénique, l’art du clown s’apprend et se travaille, comme toute discipline artistique.
Les écoles de cirque, de théâtre ou spécialisées (comme le CNAC à Châlons-en-Champagne, l’École de Cirque de Bruxelles, ou des ateliers avec des maîtres clowns) enseignent tous les fondamentaux : timing comique, improvisation, travail du corps, expression faciale, interaction avec les spectateurs… Les clowns en herbe apprennent aussi à structurer des gags, à jouer avec les silences, les chutes. Ils travaillent également sur la façon d’adapter leur performance en fonction du public.
